En tant que deuxième
solo, mon rôle le plus important est de soutenir le premier violon solo.
Un rôle très enrichissant
car les deux violons solos, Roland Daugareil et Philippe Aiche, ont des
personnalités et des jeux très différents !
Je suis très japonais
même si j’habite Paris depuis vingt-quatre ans. Ma famille vit encore là-bas et
quand il faut compter les mesures, je compte en japonais, sinon je me trompe !
Je réponds en partie au stéréotype français du Japonais, c’est-à-dire un homme
timide, qui parle peu, mais je suis là pour apporter quelque chose de
différent. J’aime bien être un outsider !
Au début, j’étudiais
le piano que j’adorais, et le violon. Mais mon professeur a estimé que le violon
me convenait davantage. C’est ainsi qu’à dix ans, j’ai finalement choisi d’être
violoniste.
Le piano justement.
J’aimerais accompagner de grands chanteurs car j’adore les mélodies et les
lieder de Schubert, Schumann et Wolf.
D’aimer passionnément
Chopin ! Un comble pour un musicien d’orchestre, car il n’a quasiment rien
écrit pour l’orchestre et les musiciens d’orchestre se moquent toujours un peu
de l’accompagnement de ses concertos. Pour moi, il représente la perfection de
l’écriture musicale.
La musique française.
On joue régulièrement La Mer de Debussy, mais peu d’œuvres de Koechlin, Chabrier, Milhaud, Honegger ou Poulenc. On sait que quand l’orchestre joue ce répertoire, il est dans l’excellence, alors pourquoi ne pas en faire plus ?
Carl Nielsen que j’ai
découvert grâce à Paavo Järvi. J’adore le côté sauvage, inattendu et parfois
drôle de sa musique. La musique de Nielsen est profondément humaine.
L’amitié. Être dans
un orchestre vous oblige à être attentif à tous et à respecter profondément vos
collègues.
On sent le public de
la Philharmonie très présent, prêt à prendre du plaisir, et loin des
conventions sociales. À Pleyel, on sentait qu’une élite sociale venait pour se
retrouver. Ici, tout le monde semble concerné par la musique avant tout !
La dernière saison de
House of Cards. Je suis addict à cette série ! Les ressorts psychologiques sont
incroyables. Je suis très admiratif du travail des scénaristes et réalisateurs.
Je suis président de
l’association Parcours d’Exil, qui gère un centre de soins pour les victimes de
tortures et pour les mineurs isolés étrangers. Il y a bientôt dix ans que j’ai
mis l’orchestre en relation avec et le partenariat s’est depuis largement développé.
La musique symphonique qui peut paraître loin de leurs préoccupations est une
belle manière de les accueillir dans notre société et se révèle être une
excellente thérapie…