Groucho Marx disait
qu’il n’appartiendrait jamais à un club qui l’accepte comme membre. Moi, c’est
le contraire, j’aime beaucoup ce sentiment d’appartenance à un orchestre que
j’aime !
C’est l’instrument
qui est venu vers moi ! On m’a mis une flûte à bec entre les mains (à l’époque,
l’instrument ne coûtait que 330 pésètes)… j’ai mal tourné, je me suis mis à la flûte
traversière (rires).
Pour devenir musicien
amateur, il suffit de le vouloir et de le faire. Pour devenir musicien professionnel,
il faut lutter pour se faire une place !
J’ai un superbe
instrument en or 24 carats. Je sens quelque chose de vivant en le jouant. Et
puis... j’ai fait incruster l’écusson du Barça (Football Club de Barcelone) sur
l’embouchure !
Cette année, je suis
extrêmement gâté. Nous avons fait Till L’Espiègle, Le Songe d’une nuit d’été, et cette semaine, Pierre et le Loup. Les solos sont toujours un véritable défi qui nous oblige à nous
maintenir au plus haut niveau. Mon préféré, c’est toujours celui qui va venir.
J’adore jouer avec
l’orchestre. Je me régale chaque fois. Si à mon âge, on devient blasé, on est
foutu !
Pourquoi devrais-je
apprendre à jouer d’un autre instrument ? Ma façon de jouer ne vous plaît pas ?
(rires)
Boucher car mon père et mon grand-père l’étaient. Il y a quelques années, j’ai eu l’idée de monter
une boucherie-restaurant où on pourrait acheter sa viande et la faire cuire sur
place. Mais on a dû me piquer l’idée car cela existe maintenant !
Au XIXe siècle, les gens applaudissaient entre les
mouvements, et réclamaient parfois qu’un morceau soit rejoué dans son
intégralité. Il y avait une grande interactivité entre l’orchestre et le
public. Je suis pour toute manifestation d’enthousiasme du public !
Le répertoire
français du XIXe siècle me passionne car il y avait un immense engouement
du public pour la musique. Il n’y a pas que des chefs-d’œuvre, mais cette musique
apporte beaucoup de plaisir et de légèreté. En plus, c’est le répertoire que la
Société des Concerts du Conservatoire – qui est l’ancêtre de l’Orchestre de
Paris –, jouait lors de sa création en 1828 !
Je les aime tous.
Nous venons de jouer la Troisième Symphonie de Sibelius ; je connais assez mal le répertoire nordique et cela a été
une très belle surprise.
Ma famille, le Barça,
la cuisine, mon Rolleiflex, l’Histoire, mon Stromer, mon Raleigh, mes Stetson, mes
Tumi et bien sûr, mon petit Marius !
Il y a le mot « vice
» dans mon prénom (Vicens). C’est déjà tout un programme…