Musique de chambre au Musée Gustave-Moreau

Concert sans entracte - fin du concert aux environs de 21h10

Entre cordes et cuivres, on pourrait dire qu'ils regardent le chef en face, tant leur position dans l'orchestre est centrale. Hautbois, clarinette et basson sont les trois principaux instruments à anche de l'orchestre (avec le cor anglais et le saxophone), ce qui leur donne un timbre particulier. En musique de chambre, on les trouve principalement associés au cor et à la flûte dans le quintette à vent. Mais l'effectif resserré du trio d'anches est un peu comme celui du trio à cordes : les sonorités s'y fondent.

Quand commence l'histoire du trio d'anches ? La faire remonter à Mozart, pourquoi pas, car c'est avec lui que la clarinette naît. Mais les cinq Divertimenti qu'il écrit - publiés après sa mort - sont initialement pour trois cors de basset, ces instruments coudés qui disparurent au XIXe siècle.

Ange Flégier fut le seul compositeur français de l'époque romantique à laisser un trio pour les trois instruments à anche, retrouvé à la Bibliothèque Nationale il n'y a pas vingt ans.

De fait, l'essor de cette formation est lié à des musiciens hors pair des années 20 : Fernand Oubradous, bassoniste de la Société des Concerts du Conservatoire, l'ancêtre de l'Orchestre de Paris, le hautboïste Myrtil Morel et le clarinettiste Pierre Lefebvre. Ils créent en 1927 le Trio d'anches de Paris pour lequel Darius Milhaud, Jacques Ibert composèrent des œuvres (mais aussi Reynaldo Hahn, Albert Roussel, Georges Auric...). Des musiciens comme Jean Françaix et Alexandre Tansman poursuivirent cette veine après-guerre.